Sur le chemin, nous nous faisons rattraper par les enfants qui volent littéralement au dessus du sentier. La grand-mère de Vita Soa, âgée de plus de 100 ans est décédée hier dans sa maison, juste au dessus d'Akiba. Toute la famille descend donc au village recevoir les condoléances. L'enterrement aura lieu dans quelques jours, la date n'a pas été fixée pour l'instant.

Nous rejoignons sur la plage Fanja et Tony de Safari Baleine, et embarquons sur le bateau, direction Nosy Be puis Nosy Iranja, à 60 km d'ici.

On aperçoit au loin la grande terre de Madagascar, ses plages, ses montagnes… et soudain à force de guetter la mer agitée d'une légère houle, je l'aperçois ! Un dauphin ! Nous allons dans sa direction et en quelques instants ils sont quatre ou cinq à entourer le bateau. C'est un véritable ballet aquatique, juste sous la surface. Les dauphins à long bec sont curieux et joueurs, de leurs corps élancés ils suivent la course du bateau, avant de s'en aller… Iranja est proche désormais, et nous nous approchons de son célèbre banc de sable. L'île est en effet composée d'une partie principale et d'un autre îlot, privé et protégé pour que les tortues viennent y pondre. Cette petite île n'est accessible en marchant qu'à marée basse, lorsque le banc de sable apparaît. Palmes, masque, tuba, nous sommes équipés pour aller observer les tortues vertes qui paissent à proximité. En revanche on ne s'attendait pas à plonger au beau milieu de méduses, heureusement inoffensives, car dépourvues de filaments. J'avoue ne pas mettre attardée dans l'eau…

Le bateau contourne ensuite l'îlot secondaire pour nous déposer sur une plage bordée de cocotiers et de petits bungalows. Les couleurs sont à couper le souffle : le sable est blanc et fin, l'eau d'un turquoise clair et lumineux — une couleur que je n'avais vue que sur ma palette d'aquarelle.

Nous nous installons, chacun dans notre petite cabane, avant d'aller nous jeter à l'eau dans ce décor paradisiaque.

Nous rejoignons le reste du groupe pour déjeuner d'un délicieux poisson grillé et de brochettes de zébu : Aurélie et Éloïse (deux copines originaires de la Réunion) ainsi que Marine et John, des amis d'enfance clermontois. Nous sommes quasiment les seuls sur place et nous savourons la chance de découvrir ce lieu enchanteur de façon si paisible. La plage déserte accueille au plus fort de la saison (octobre à décembre) près de 300 personnes venues passer la journée… L'après midi est consacré à la sieste et à la découverte du village. Le soleil descend lentement vers la mer et nous nous installons sur le banc de sable pour l'apéritif, autour d'une magnifique table creusée pour l'occasion. Bière et caipirinha au programme, et une belle ambiance jusque tard dans la nuit.

Le lendemain nous partons à la découverte de l'intérieur de Nosy Iranja. Changement de décor et de couleur : le sable blanc laisse place à une terre rouge et friable. Un sentier pentu nous mène à un large plateau, projet abandonné d'une piste d'atterrissage d'avion pour un hôtel de luxe. Surplombant ce décor, un phare métallique noir et blanc, signé de notre cher Gustave Eiffel. Celui-ci a été abandonné au départ des français en 1960.

Nous rejoignons ensuite le village où les maisons côtoient les petites boutiques d'artisanat. Avant de repartir, dernière session de snorkeling à proximité d'un rocher entouré de coraux. Le fond n'est qu'à sept mètres et les poissons innombrables : poisson perroquet, poisson cocher rayé noir et blanc, chirurgien bleu et un banc de fusilier à dos jaune… merci internet pour nous aider à les identifier !

C'est déjà le retour vers Nosy Be et Nosy Komba, à grande vitesse et sur une coque rebondissant sur la houle. Nous quittons nos compagnons du week-end non sans avoir échangé nos numéros. Marine et John ont voyagé la semaine précédente du côté de Diego Suarez et ont quelques contacts qui pourraient être précieux pour mon voyage sur la grande Terre début avril.