Départ pour Madagascar
Ça y est, le jour J est arrivé ! Le sac est enfin bouclé après moult hésitations et remaniements, pour savoir si tout allait rentrer et ne rien oublier. Ne pas prendre trop non plus, car il va falloir porter ce sac à dos et le village est en altitude ! J’ai près de 15kg sur le dos, et j’emmène avec moi notamment plusieurs moules à chocolat pour l’association.
Premier TGV au départ de Saint-Pierre-de-Corps, direction l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. J’ai 3h à l’aéroport avant mon vol pour enregistrer le bagage et passer un dernier coup de fil à la famille. Décollage à 19h30 avec Air Austral pour 11h de vol direction l’île de la Réunion. Je suis assise à côté d’un couple qui rentre à la Réunion après avoir rendu visite à leurs enfants en métropole, nous discutons un peu de la vie sur l’île, de Mayotte, de Madagascar – qu’ils connaissent un peu car ils ont l’occasion d’y voyager il y a quelques années.
L’escale à la Réunion est brève, moins d’une heure et il fait déjà 30 degrés quand nous atterrissons de bon matin. Il reste ensuite à peine deux heures de vol jusqu’à Nosy Be. Du hublot j’aperçois déjà Nosy Komba, petite île ronde posée sur le bleu de l’océan.
L’aéroport de Nosy Be est petit et tout va assez vite. Je m’acquitte des frais de visa de 40 € pour 2 mois, qu’il faudra que je prolonge. Mon visa en poche, je retrouve à la sortie M. Paul, le chauffeur de taxi envoyé par l’association, qui me conduit jusqu’au port d’Hell-Ville. Nous traversons les plantations d’ylang-ylang, sur une route cabossée, le long de laquelle marchent les travailleurs munis de leur serpe ou de leur machette. Je m’arrête faire du change dans une petite échoppe. Ici, 1 euro vaut environ 4500 ariarys, je vais devoir m’habituer à faire des conversions !
Je retrouve Jérôme, le responsable de l’association sur le port. Celui-ci est rudimentaire, il n’y a pas de quai. On se déchausse, et on marche donc avec de l’eau à mi-mollet jusqu’à la pirogue à moteur. Après quelques discussions autour d’une marchandise qui n’est pas arrivée, nous partons enfin direction Nosy Komba, où nous débarquons sur la plage. Le paysage est magnifique, avec Nosy Be au loin et l’horizon ponctué de petits îlots.
Le village se trouve sur les hauteurs de Nosy Komba, à 400m d’altitude. La montée est raide par endroit, le sol argileux gorgé d’eau car nous sommes en pleine saison des pluies. Heureusement, Jérôme s’est proposé de porter mon sac, je ne sais pas comment j’y serai arrivée seule… Après quelques dizaines de mètres seulement j’aperçois les premiers lémuriens, les maki macaco : les mâles sont noirs et les femelles rousses avec des touffes de poils blancs qui leur sortent des oreilles. De vrais acrobates !
Nous arrivons enfin au village peu après 15h. Tout le monde est encore affairé, les enfants sont à l’école jusqu’à 16h. Je m’installe dans le petit dortoir, qui comporte trois lits superposés et une petite étagère pour seul aménagement.
Je ne tarde pas à rencontrer Saskia, qui est volontaire à l’école. Après un mois seule au village, elle est heureuse de me rencontrer et je me sens tout de suite bien accueillie !
Après ce long voyage, j’apprécie de pouvoir enfin me doucher, même si l’eau est froide – ça vivifie ! Je discute avec Saskia un moment, entourées des enfants qui tiennent absolument à tresser mes cheveux ! Nous dînons avec Jérôme, un plat de riz et de brèdes, puis nous ne tardons pas à aller nous coucher. Il faut encore s’habituer au bruit de la nuit malgache, les stridulations des insectes et le chant étrange des grenouilles.